Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/39

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verrons à Paris sans discontinuer, comme il a été convenu. Je conserve ma liberté entière.

BIANCA.

Bah ! tu sais, nous autres, les mères, dans les affaires de cœur !… D’ailleurs, je ne manque pas de courage. Je vais avoir à m’occuper du déménagement.

JESSIE.

Tu ne seras pas seule. Tu as tout de même Gabrielle et Max.

BIANCA.

Oh ! Max… D’abord, il passe ses examens. Et puis, maintenant que tu ne seras pas à la maison, on ne le reverra plus beaucoup, ce garçon !

JESSIE.

Pourquoi ? Il viendra voir sa mère de temps en temps, comme d’habitude. Il viendra dîner. Ça te fera un peu de gaieté dans la maison ici et à Paris, car Gabrielle toute seule, évidemment, je reconnais que ce n’est pas fou-fou…

BIANCA.

Écoute… on entend une auto.

JESSIE, (vivement.)

C’est lui ! Reçois-le.

BIANCA, (troublée.)

Quoi ! tu t’en vas ?

JESSIE.

Naturellement. Je ne veux pas avoir l’air de l’attendre !

(Jessie va s’assurer sur le perron que c’est bien la visite attendue qui arrive, puis, petite pantomime entre la mère et la fille qui signifie : « Couds. Fais quelque chose. Aie l’air occupée… » Bianca hausse les épaules mais s’exécute, tire à elle la corbeille à ouvrage. Jessie, en sortant par la porte de droite, envoie un baiser à sa mère.)