Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 2, 1922.djvu/238

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GEORGES.

C’est ça, allons… (Jeannine rit en essayant de retenir Neyt sur les genoux de Georges.) Je vous ai pincée !

JEANNINE.

Non, ce n’est rien !

GEORGES.

Si, je vous ai pincée !

ISABELLE, qui les regarde, interrompant tout à coup.

Voyons, Jeannine ! laisse donc ce chien une minute… il est insupportable, on le trouve partout… Il n’y a que lui dans la maison.

JEANNINE.

Mais on arrange son collier.

ISABELLE.

Il a les pattes dégoûtantes. Il vous salit, il ennuie tout le monde.

JEANNINE.

Mais puisque…

ISABELLE.

Allons, laisse-le, je te dis… envoie-le coucher.

JEANNINE, prend vivement le chien sous son bras.

Bien !

ISABELLE.

Ce n’est pas une raison pour t’en aller !

JEANNINE, blême.

Viens, Neyt !

(Elle sort en claquant la porte.)
ISABELLE, bas à Madame Heiman.

Allons, voilà encore qu’elle va bouder !… Rendez-moi un service.

MADAME HEIMAN.

Volontiers !

ISABELLE.

Sans avoir l’air de rien, voulez-vous regarder où elle s’en va ? Je ne veux pas trop paraître la surveiller, vous comprenez ?… mais je n’aime pas quand elle boude.