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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/127

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NEKLUDOFF.

Gardien !

(Il remonte au fond et parlemente tout bas avec le gardien auquel il remet de l'argent. Pendant ce temps, la Maslowa prend près du poêle la bouteille d’eau-de-vie ; elle boit furieusement au goulot.)
NEKLUDOFF.

C’est fait… Qu’est-ce que c’est ?

LA MASLOWA, rebouchant machinalement la bouteille.

Une bouteille… de l’eau et du café. Je n’ai pas bu hier de toute la journée… alors je meurs de soif tout le temps… ça me brûle, là !

(Elle se frappe la poitrine.)
NEKLUDOFF.

Écoutez, demain je vous apporterai votre pourvoi en cassation pour que vous le signiez. Si le pourvoi ne réussit pas, nous adresserons un recours en grâce.

LA MASLOWA, s’essuyant la bouche et animée étrangement.

C’est vrai ?… Quel malheur que vous ne m’ayez pas retrouvée plus tôt ! Vous m'auriez procuré un bon avocat. Ah ! si on avait su le jour du jugement que vous me connaissiez, la chose aurait tourné autrement pour moi… Un prince !… tandis qu’ils se sont dit : c’est une voleuse… C’est ce que m’a barguigné la vieille bossue… car, il faut vous dire, il y a dans notre salle une petite vieille extraordinaire, comme vous n’en verrez pas dix… vrai, vous