Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/260

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LA MARQUISE.

Ah ! les saisons sont tellement troublées, depuis quelque temps.

GEORGET, (parlant très vite tout à coup et sur un ton très naturellement mondain.)

C’est-à-dire qu’on ne sait plus quel est le printemps, quel est l’hiver. Je t’aime.

IRÈNE, (même jeu.)

N’est-ce pas ? positivement ? Moi aussi.

GEORGET, (de plus en plus vite.)

C’est à ne plus vous faire croire qu’il y a un Dieu !… Disons plus rien.

IRÈNE, (même jeu.)

Et le printemps est si divin !… Ça la fera…

GEORGET, (même jeu.)

Absolument… partir.

LA MARQUISE, (le sourire pâmé.)

Mais le printemps n’est vraiment agréable qu’en Italie !… (Personne ne lui répond plus. Son bon œil si doux s’en étonne d’abord, puis les ayant regardés, elle dit :) Je bavarde, je bavarde… et vous retiens jusqu’à des heures indues…

IRÈNE, (sans conviction.)

Pas le moins du monde.

LA MARQUISE.

Quelle heure peut-il bien être ?