Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/278

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RICHARD.

Viens si tu veux, mais je te prierai de ne pas m’accompagner, au contraire. J’ai besoin d’être seul.

GEORGET.

Je te proposais cela pour te faire plaisir, mais du moment que tu es dans ces dispositions… (À Irène.) Vous avez, madame, un fils qui a bien le plus fichu caractère que je connaisse…

RICHARD, (avec un froncement de sourcils et un geste d’impatience subit.)

Oh ! mon vieux, dispense-toi, ce soir, de ces plaisanteries dont tu es coutumier et que des personnes comme ma mère pouvaient passer à un gamin, mais qui ne sont plus guère de ton âge, je t’assure… C’est pour toi ce que j’en dis…

GEORGET, (une imperceptible petite rougeur au visage, mais s’efforçant de rire tout de même en regardant Irène.)

Tu es bien aimable. Je ne sais sur quel ton, je dois…

RICHARD, (plus doucement et sérieux.)

Sur aucun ; je n’ai voulu te donner aucune leçon ; c’est mon affection pour toi qui a parlé… Et devant ma mère nous n’avons pas à nous gêner, n’est-ce pas ? (Il lui donne une tape sur l’épaule.) Allons viens mettre ton pardessus, et filons…