Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/303

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de cet individu, que je tolérerai sa présence seulement un jour !…

IRÈNE.

Il ne s’agit pas de cela… Après la révélation que tu viens de me faire, Richard, sois sûr que je n’imposerai pas à ta délicatesse la moindre situation qui la puisse blesser. Tu ne reverras pas Georget, que peut-être dans la mesure des circonstances forcées pour ne point éveiller les soupçons de ton père… Mais tu peux t’en reposer sur moi, sans nulle crainte. Cette conversation, ce qu’elle ouvre tout à coup dans ma conscience de nouveau, tout va m’en donner le courage et… (Un soupir.) peut-être aussi la force ! En tout cas, tu peux t’en reposer sur moi pour que rien ne t’atteigne ; cela je te le jure.

RICHARD.

Ah ! non, non ! Ta vie te concerne, entendu !… arrange-t’en. Mais nous avons un compte à part à régler, d’homme à homme. Il sera réglé, j’en réponds. Comment, ce garçon que j’ai introduit chez nous, auquel j’ai donné mon amitié et ma confiance, qui m’a trahi lâchement, hypocritement, qui est venu introduire ici le déshonneur… eh ! oui, appelons les choses par leur nom !… le déshonneur dans la maison intacte, ce gaillard-là resterait impuni ?… Mais je voudrais me retenir de lui souffleter la face que je ne le pourrais pas ! Tout mon sang ne ferait qu’un tour ! Non, non, c’est un compte particulier, en dehors de tout,