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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/71

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NIKHINE.

Alors, c’est une vingtaine d’années de travaux forcés.

NEKLUDOFF.

C’est affreux… c’est affreux… cela ne sera pas… Voyons, voyons, Nikhine, vous qui êtes magistrat, vous allez m’aider… Il n’est pas possible que parce qu'une poignée d’imbéciles, pressés de manger, de rentrer chez eux ! (oh ! si vous les aviez vus autour de cette table !…) il n’est pas possible que parce que ces gens falots ont dit oui, on envoie cette fille en Sibérie !

NIKHINE.

Attendons le jugement.

NEKLUDOFF.

Je ne veux pas voir cela !

NIKHINE.

Dans cinq minutes, nous allons être fixés… mais la loi est formelle, il n’y a pas l’ombre d’espoir à conserver.

NEKLUDOFF.

Eh bien, il faut casser le jugement. Vous allez m’aider, Nikhine. Il faut faire transporter l’affaire devant une juridiction supérieure.

NIKHINE.

Devant le Sénat… oui. Dès demain je vais demander le dossier. Je réfléchirai. Mais, pour