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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/122

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LECHÂTELIER.

Pas même à ta femme ?… Et puis, après tout… ta femme peut savoir maintenant ! Depuis quinze jours qu’elle est là, elle ne s’est doutée de rien, pas plus que les autres… et le gala de demain une fois passé, ça nous est égal que la chose s’ébruite… Je t’ai parlé, te souviens-tu, d’une demoiselle de province, partie avec son professeur de piano, lequel se rendit coupable chez moi d’une indélicatesse carabinée ?

CLOZIÈRES.

Oui, je m’en souviens fort bien.

LECHÂTELIER.

Eh bien… c’est elle…

CLOZIÈRES.

Ah ! Madame Chalan… je ne sais plus quoi…

LECHÂTELIER.

Du tout… Chalandrey, c’est le pseudonyme que nous lui avons colloqué pour son séjour ici… son nom à elle étant trop connu du Gotha… et celui du professeur marquant trop mal… Puis, de cette façon, ça ne laissera pas de trace dans nos relations usuelles.

CLOZIÈRES.

Mais comment se trouve-t-elle ici ?… Je ne comprends pas… Quand tu as appris le grattage du mari, qu’as-tu donc fait ?

LECHÂTELIER.

Je l’ai fait venir dans mon bureau… je lui ai flanqué un savon… et je l’ai augmenté, parbleu !