Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/231

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depuis quelques années… J’air l’air d’une imbécile de ne pas connaître… Dites-moi donc une bonne fois où elle se trouve, cette île… Pourquoi rit-on ? J’ai dit une bêtise ?

ROSINE.

C’est l’île Saint-Louis, ma chère amie.

THÉRÉSETTE.

Non !… Eh bien, je ne m’en doutais pas…

ROSINE.

Tu aurais dû t’en douter.

MADAME LAUB.

Monsieur de Saint-Vast a des goûts de tradition… Il est sûrement très français…

SAINT-VAST.

Mon Dieu, madame, j’ai horreur des décadents, des socialistes et des lâches… J’aime le beau style clair de nos pères, les jolies femmes et les belles écuries.

ROSINE, (à Boudier.)

Oh ! quelle grosse perle vous avez là, monsieur Boudier ! Pauline, venez donc voir ça.

BOUDIER, (modestement, en retirant son épingle de cravate.)

C’est ma femme qui m’a donné ça pour mes étrennes…

ROSINE.

Heureuses mœurs !… Douce province ! Venez voir cette perle, vous, le maître es sciences. Vous êtes orfèvre, monsieur Laub.

(Laub et sa femme se rapprochent sous la lumière de la fenêtre.)