Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/78

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GRÂCE.

À cinq heures, nous en profiterons à deux… Allons, monsieur… votre canne, votre chapeau.

CLAUDE.

Au revoir, mignonne, ange, ciel bleu, coco… Tiens, je suis content, ravigoté !… Nom de d’là, la vie est belle ! Je ne vais faire qu’une trotte en sifflotant jusqu’à la rue Saint-Lazare… Bécot ?…

GRÂCE.

Prends le métro, c’est plus prudent.

CLAUDE.

Tu as raison… À tout à l’heure…

GRÂCE.

À tout à l’heure, Claude.

(Au moment où il va sortir, elle le tire brusquement par le bras et le regarde, un grand moment, silencieuse, dans les yeux. Puis elle l’embrasse doucement au milieu du front, avec un air grave et presque religieux. Il sort, elle l’accompagne sur le pas de la porte. On entend Claude parler à quelqu’un en descendant l’escalier.)
LA VOIX DE CLAUDE.

Vous sortez, mademoiselle Aimée ? Beau temps, belle trotte…

(La voix s’éloigne.)
GRÂCE, (de dos, parlant sur le palier à quelqu’un.)

Alors, c’est l’heure de la seconde tournée ?… Bonne chance, et pas trop de fatigue.