Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/103

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BERNIER, (à Tabourot.)

Allons bon… voilà qu’elle prend tout le monde à témoin !… Ça va être un scandale !

LOLETTE.

Enfin, n’est-ce pas, madame Garzin, il veut faire enlever son tableau du Luxembourg parce que c’est moi qu’il représente. N’est-ce pas que vous ne comprenez pas cela ?

MADAME GARZIN.

Elle a raison, monsieur Bernier… Il me semble qu’il n’y a aucun déshonneur, bien au contraire, à avoir posé pour son mari.

BERNIER.

Mais ce n’est pas ce que je veux dire !

MADAME GARZIN, (pincée.)

Ah ! si toutes les femmes légitimes des peintres qui ont posé pour leurs maris faisaient enlever les toiles qui les représentent, mais il n’y aurait plus de tableaux dans les musées !

BERNIER.

Évidemment, évidemment.

(Gréville, Rolsini, se sont rapprochés. Garzin, gêné, reste près de la cheminée.)
MADAME MOULZI.

Ainsi, moi, je suis au musée d’Amiens.

MADAME GARZIN.

Et moi, au musée de Quimper ; et j’ai posé un tableau de mon mari, très décolleté, qui se trouvait chez Monsieur Chauchard. Eh bien, que voulez-vous,