Et je tenais à prononcer, devant vous, les paroles nécessaires…
Mettez ces fleurs sur mon lit… je vous remercie de les avoir apportées… C’est comme à une morte.
Non, madame, c’est une vivante qui les reçoit, et à qui je les apporte.
Bah !… j’aurais dû mourir… J’ai raté mon affaire, voyez-vous !… J’avais pensé d’abord à réaliser ce que vous vouliez, à divorcer, m’en aller… et puis, une fois dans la rue, je m’étais dit. « Pendant que j’y suis… autant en finir !… » Ç’aurait tout de même mieux valu. C’est raté…
Devant un tel désastre, je dois m’effacer. C’est à vous de me passer votre souffrance, à moi de prendre la charge. On vous doit ce renoncement-là… Il est grand ; il doit être terriblement douloureux — vous le connaissez mieux que moi !… mais Pierre et moi, nous vous devons cette résignation, ce sacrifice… quel que soit notre déchirement à tous deux, car pourquoi vous dissimuler une douleur que vous ne connaissez que trop ? Oui, devant vous, tout doit s’incliner.
Je sais… je sais. Tout le monde est généreux pour moi, maintenant.
Ne voyez dans ma démarche nulle hypocrisie,