Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/190

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je vous en supplie !… Je pense profondément ce pourquoi je suis venue.

LOLETTE.

Oh ! je devine bien, maintenant, que tout le monde va faire tout ce qu’il peut à mon égard. On n’est pas si méchant que les gens le croient au fond !… On veut des tas de choses… seulement un jour vient qui emporte tout… Je vous remercie tout de même de l’intention. Ça calme.

(Elles causent, ainsi, d’un ton de femmes en visite, comme si la haine était restée au pays de la mort, comme on se parle après des années de long voyage.)
LA PRINCESSE.

Et moi, je vous suis très reconnaissante, très… de la façon si inattendue dont vous me parlez, dont vous voulez bien me recevoir, avec des paroles douces… simples… sans haine…

LOLETTE.

Quand on a passé par où je suis passée, allez, on devient sage… en attendant le jour de l’être tout à fait !…

(Elle sourit.)
LA PRINCESSE.

Oh ! promettez-nous… promettez-lui que toutes ces idées noires vont s’apaiser, et que vous ne recommencerez plus. Faisons chacune de notre côté ce que nous devons… ce que nous pouvons. Je suis venue pour cela… vous dire ce que je comptais faire… et savoir ce que vous attendiez de moi… Je crois qu’avec du courage et… Mais vous ne m’écoutez pas, je le sens… Pourquoi ?… À quoi pensez-vous ?