Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/198

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de ce sacrifice. Elle n’est pas faible ! Tout ce qu’un homme pouvait attendre en jouissance de la vie, je te le sacrifie… oui, oui… soyons francs… et appelons les choses par leur nom… Ce mariage, c’était pour moi, tu le sais, la réussite complète, la richesse, toutes les gloires, la plénitude absolue du bonheur… et je passe sur les autres sentiments que je te demande pardon d’éprouver… Eh bien, voilà qui est fini ! Nous n’en parlerons plus… Tu as préféré mourir à accepter de ton côté des offres pratiques que bien des femmes, mon Dieu, auraient acceptées à ta place, d’autant mieux que rien ne nous forçait à rompre une amitié sincère qui aurait pu survivre à notre union… Enfin, soit, soit !… n’y revenons plus. La princesse de Chabran restera princesse de Chabran… Ma vie donc t’appartient… Es-tu contente ? Et tu sais bien que, du moment que je le dis, je tiendrai mon engagement d’une façon inébranlable… Maintenant, soyons pratiques tout de suite et entrons dans le domaine des réalisations. Je vais, comme je te l’ai annoncé, t’emmener dans le Midi… où je t’installerai… J’ai pris des renseignements sur la maison de Cannes… Ce n’est pas à proprement parler un sanatorium… Je regrette d’avoir oublié les photographies à l’agence de l’avenue Victor-Hugo… j’irai les chercher tout à l’heure, d’ailleurs… Tu verras… il y a une jolie terrasse avec vue sur la mer… Tu te rétabliras très vite, et je pense que, dans deux mois au plus, tu seras sur pied. Moi, j’irai, je viendrai…. Je te consacrerai tout le temps que je pourrai… Bien entendu, il faut que je finisse mes commandes, et que je