Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/261

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FÉRIOUL.

C’est égal, Jeannetier, je ne vois pas sans plaisir arriver le moment où l’on va regagner son foyer, la petite popote, le bon train bourgeois, la maison qui penche sur la colline… ce ciel clair est évidemment très beau, mais il ne vaut pas notre grand ciel provençal éventé… notre grand ciel plat… Cet hiver, j’ai l’intention de faire abattre le chêne-liège, tu sais, le…

(Ils disparaissent.)
CHARLOTTE.

Mon mari ! Quelle imprudence ! Nous l’avons échappé belle ! Vite ! vite ! Je me sauve, séparons-nous.

ARTANEZZO.

Ton mari ! Mais qu’est-ce que ça me fait ! Je n’en ai pas peur, de ton mari ! il ne faudrait pas qu’il nous ennuie.

CHARLOTTE.

Je te défends de parler ainsi. Ne te trompe pas là-dessus, j’adore mon mari, je le respecte, je l’aime.

ARTANEZZO.

Oui, mais, moi, j’ai le bonnet près de l’oreille…

CHARLOTTE.

Allons, tais-toi, je n’aime pas que tu parles ainsi. Vous êtes tous un peu fous, les étrangers… Oui, j’ai remarqué ça, on n’est sensé qu’en France… Allons, vite, séparons-nous. Adieu…