Il s’en va tout seul au collège de Grasse ?
En dix minutes, à pattes… comme un homme. (Pendant ce temps Madame Férioul mère s’est approchée du perron ; avec une voix rugueuse, elle profère quelques exclamations en patois du pays). « Eh ! aquelo perdrigal empoisonado ! etc… » (Férioul riant.) Allons, bon ! Voilà maman qui jure en patois !… C’est plus fort qu’elle !… Quand elle est en colère, elle engueule les cueilleuses qui passent toujours devant la maison.
Qu’est-ce que vous récoltez, en ce moment ?
Les genêts d’Espagne, les narcisses… Nous faisons l’enfleurage à froid…
Ah ! ce petit paradis de chemin creux ! des violettes dans les pierres, des lauriers, les pentes de citronniers, les bouquets d’orangers, vos bastides avec tous vos pigeons blancs ! Ça pousse partout, les fleurs ! Pas étonnant que vous soyez seul encore à fabriquer des parfums naturels.
Oui… c’est ici la dernière vallée des fleurs. Déjà toute la ville est envahie par l’affreuse chimie d’Allemagne.