melle que je vous apporte… permettez-moi de vous donner mon avis, vous ne courrez pas de risque… Dans une ville comme Paris, le passage d’une femme de province est un véritable anonymat. En tout cas, vous avez l’avantage essentiel de faire la déposition dans le sens exact que vous voulez… et c’est le plus simple moyen d’étouffer l’affaire… tout sera dit…
C’est monstrueux ! je vous assure… Quel voyage ! Pensez à ce voyage !…
D’un autre côté, n’oubliez pas, madame, que vous êtes citée par le bijoutier Herschenn qui porte plainte en escroquerie contre ce monsieur… (Il s’arrête et se reprend) contre Monsieur Artanezzo. Ce bonhomme peut avoir les dents dures. Qui l’empêchera après, de vous ennuyer encore ? Enfin, madame, ces arguments, vous me les fournissiez vous-même ces jours-ci ; ils me paraissaient pleins de sens. J’ai parlé à Monsieur Thiriot, et je vous assure que c’est aussi l’avis de Monsieur le procureur lui-même. Vous voyez avec quel tact il a agi ; vous ne pouvez craindre aucun ébruitement de l’affaire. Monsieur le procureur, vous l’avez vu, s’est bien gardé de vous faire toucher bêtement par la citation. Il a prié l’huissier qui devait vous la remettre en mains propres de se faire accompagner par moi, en sorte qu’il eût l’air d’un de mes amis, et que Monsieur Férioul n’eût soupçon