Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une ignominie, une honte !… (Il crie.) Arrivez, que je vous présente à mon groupe.

(Il entraîne, il happe Bernier et ils disparaissent dans la salle de sculpture.)
DEREMBOURG.

Qu’est-ce qu’elles viennent fabriquer ces deux modèles ? C’est Nini et Emma, tu sais bien, celles qui posaient les anges à l’atelier Cormon (Debout sur l’escalier, il aborde les deux femmes qui ont l’air de chercher quelqu’un.) Vous venez à l’abreuvoir ?

EMMA.

C’est Nini qui a aperçu son pépin au fond du buffet, et comme il faut qu’il passe par ici pour retourner dans la salle… alors, elle le guette…

NINI, (à Emma.)

Tais-toi, toi.

DEREMBOURG.

Et quel est le pépin ?

NINI.

Tais-toi, toi.

EMMA.

Russignol, parbleu !

DEREMBOURG.

Oh ! le placier !… Eh bien, il est réussi, son pépin. Un individu qui a lâché la peinture pour entrer dans les administrations et pour nous faire toutes sortes de blagues. Quoi, avec de jolies frimousses comme les vôtres, vous n’avez pas honte de rester des femmes à peintre et à la semaine ? Vous devriez rouler voiture.