Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/57

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SUZON.

Te voilà encore plus verte que tout à l’heure ! On n’a pas vécu quelques années avec un homme sans que ça vous fasse quelque chose quand on le revoit, hein ?

LOLETTE.

Oh ! non… Il me semble que tout ce qui n’a pas été Pierre n’existe pas… Je me demande comment cela a pu être… Seulement, aujourd’hui, cette pensée qu’il est là dans la foule… Il a l’air de vouloir nous parler… Dieu ! quel ennui !

SUZON.

Vous ne vous parlez donc plus jamais ?

LOLETTE.

Non… on se salue !…

SUZON.

Au fait, c’étaient deux grands amis, Bernier et lui.

LOLETTE.

Oui… C’est Pierre qui m’a prise à lui… Ça ne s’oublie pas ces choses-là… Tiens ! qu’est-ce que je te disais ?… Il s’avance.

CHAILLARD, (se levant en causant avec Bernier.)

Je vais voir où on en est… Je n’ai pas le droit de voter, mais de la porte, on me renseignera.

BERNIER.

Sûrement… et puis on apprécie très bien à l’œil les petits tas de papiers sur la table de scrutin… Chacun son tas… tu verras… Ça monte ou