Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/64

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ARNHEIM, (regardant la cigarette de Pierre.)

Oh ! oh !… Pour quelqu’un qui fume du « caporal » !… Eh bien, mettons quarante-cinq mille ! Vous pourrez vous payer les allumettes avec…

BERNIER.

Non !… non… Jamais de la vie ! (Il offre une cigarette à Arnheim.) Du caporal.

ARNHEIM.

Merci !… J’aime mieux mes cigares.

(Pendant qu’ils allument.)
LOLETTE.

Il a un accès d’aliénation mentale… Lui qui n’a jamais rien vendu à un marchand de tableaux !… Qu’est-ce qui lui prend ?

CHAILLARD.

Le sens des affaires qui lui pousse instantanément dans le ventre.

LOLETTE.

Je n’ai pas cent francs pour la semaine et je dois seize cents francs au crémier ! Il est fou !… Je vais lui dire.

CHAILLARD.

Non, non, retenez-vous.

(On la retient par la jupe.)

BERNIER, (à Arnheim.)

Croyez-moi, je me connais… Je ne marcherai pas pour quarante ni cinquante… Si vous voulez une première affaire, elle sera de soixante mille… Pas un sou de moins.