Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/65

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ARNHEIM.

Ah ! les jeunes de maintenant sont épatants… Mais votre signature ne représente rien comme valeur, à l’heure actuelle ! Il faut que je vous revende, que je vous repasse… Il est plus facile de faire de la peinture que de s’en défaire.

BERNIER.

Ne vous donnez pas pour plus juif que vous n’êtes, cher monsieur Arnheim… Tout le monde sait bien que vous vous appelez Bertrand, et que vous avez pris un nom israélite pour mieux épouvanter le marché… Moi, vous ne m’intimidez pas !… Vous avez une bonne âme de Bertrand, là !… Dans un quart d’heure, ce sera soixante-douze mille.

ARNHEIM.

Pas sûr !…

BERNIER.

Un… deux !…

ARNHEIM.

Et trois… Tant pis, j’accepte !… Je fais une bourde, mais c’est dit !…

LOLETTE, (criant.)

Maman !…

ARNHEIM.

J’ai la sensation que je viens d’être roulé par un débutant… si extraordinaire que cela soit !… Vous passerez demain matin à mon bureau… nous signerons le contrat…