Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/66

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CHAILLARD, (à Lolette.)

Ah ! le bougre !… Cet homme ira loin, ma petite !

(Tout à coup on entend, au loin, une salve d’applaudissements qui sort de la salle du scrutin.)
LOLETTE.

Dieu !… Ce bruit… je ne me trompe pas, ces applaudissements… Pierre.

BERNIER.

Loulou !… Il y a une médaille !…

(Certin et Bernier se sont levés ; ils sont blêmes, figés.)
ARNHEIM, (les regardant.)

Lequel ?

(Un bruit de chaises renversées. Tabourot surgit. Il hurle en brandissant du chapeau.)
TABOUROT.

Victoire !… Ça y est… Tu l’as !…

ARNHEIM, (à un ami, pendant qu’ils s’embrassent.)

L’affaire est bonne.

(Sans rien dire, Bernier et Lolette se sautent au cou. Certin, à gauche, retombe essoufflé sur la banquette. Suzon et Chaillard embrassent Pierre. Instantanément, en une seconde, en une poussée venue de la salle de scrutin où l’on applaudit encore, des gens arrivent, cherchant Pierre Bernier.)
PREMIER PEINTRE.

Et moi ?

DEUXIÈME PEINTRE.

Et moi aussi, nom de Dieu, on m’embrasse !

TOUS.

Bravo ! bravo !