Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/154

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DIANE.

Quelle heure est-il ?

ARMAURY, (tirant sa montre.)

Minuit et demi… non une heure. Tu prends ton bain ?

DIANE.

J’y vais.

ARMAURY.

Cela ne te gêne pas que je fume ?

DIANE.

Au contraire.

(Un temps.)
ARMAURY.

Demain matin… tout à l’heure, j’irai trouver l’avocat anglais, pour connaître l’étendue de nos droits et les poss…

DIANE, (l’interrompant.)

Non, non, je ne veux pas !… à aucun prix !… je ne veux pas que tu sortes demain. J’ai peur. Promets que tu passeras ta journée entière ici, que tu ne sortiras pas.

ARMAURY.

Mais, folle, mignon, il n’y a rien à craindre ! Je sortirai dès six heures du matin si tu préfères, et je rentrerai à dix.

DIANE.

Fais-moi ce plaisir, coco… Obéis… Oui, j’ai peur de Gaston… Qu’est-ce que cela te fait ? On nous servira ici… je ne veux même pas que tu descendes à la salle de restaurant. Tu n’es pas bien ici, dans mes bras ? (Elle lui passe les bras autour du cou.) Dire que c’est pour conserver ces bras-là que tu te donnes tout ce mal ? Tu les aimes ?