Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/179

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DIANE.

Oui… encore un peu de temps… très peu…

GASTON.

Fais quelque chose de beau, Diane !… que je retrouve la petite patricienne que tu es restée au fond.

DIANE.

Attends, Gaston !… Je tâcherai…

ARMAURY, (qui était resté, les bras croisés, dans une attitude hautaine.)

Diane ! Que signifient ces paroles ?… J’écoute terrifié, impuissant, cette scène abominable que je voulais à tout prix éviter, et c’est toi, c’est toi qui faiblis ?… C’est toi qui parles de me quitter !… Quand j’ai le courage que voilà !…

(Il s’est approché d’elle, anxieusement, comme pour lui parler à voix basse.)
DIANE, (vivement.)

Que veux-tu, j’avais toujours prédit que c’était une chose impossible… il y avait trop d’amour et trop de haine. C’était sûr, on ne pouvait pas s’en sortir… Contre cette femme-là, je ne pourrai jamais rien !… Je suis vaincue d’avance… Gaston, réponds-moi, est-ce décidé ? Ce que tu viens de dire est bien ta pensée ?… Si je ne pars pas, c’est sur lui que tu te vengeras ? Réponds.

ARMAURY, (épouvanté, à Diane.)

Mais il ne faut pas le croire !… C’est du chantage.

DIANE.

Oh ! je ne discute pas, je m’informe simplement… je fais une addition… un total…