Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

crois que vous pouvez tenir pour assuré que nous vous la rendrons avec un état d’âme extrêmement modifié et qu’elle saura désormais au moins se rendre digne de son nom, de ses parents, avant qu’on lui trouve un mari digne d’elle-même.

LE DUC.

Oh ! cela !… n’en parlons même plus, hélas !

L’ABBÉ.

D’ailleurs, de loin comme de près, vous aurez sur elle toute l’action désirable, vous ne la perdrez pas de vue ; vous pourrez même la faire voyager utilement de temps en temps avec un chaperon… Voyons, parons au plus pressé ! Je vais courir aux renseignements ! J’ai interrompu un exercice à Reuilly, en ce moment il est nécessaire que j’y retourne quelques instants, mais je serai de retour bientôt après être passé à l’archevêché… Je ne veux voir Mademoiselle Diane à aucun prix en ce moment ; il faut que la décision, si vous la prenez, pour qu’elle ait de l’efîet, émane de votre autorité personnelle… Puis aussi je vais télégraphier à la supérieure du couvent de Lodelinsart… oh ! à mots couverts… à mots couverts, rassurez-vous !

LE DUC.

Allez, Monsieur l’abbé, je vous y autorise ; ne prononcez pas notre nom, à l’heure actuelle. Voilà tout.

L’ABBÉ.

C’est entendu. Allons, Madame la duchesse, maintenant, du courage dans l’épreuve.

LA DUCHESSE.

Vous ne pouvez pas savoir quelle brisure est la mienne.