Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/58

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MADAME ARMAURY.

Quelle horreur !… Jamais je n’aurais cru une pareille chose de lui… Oh ! le misérable !… Oh ! comme je vous demande pardon ! Vous qui aviez été si bons, si amis pour nous !… Quelle horrible chose, mon Dieu !

LE DUC.

Faites de cet homme ce que vous voudrez, mais qu’il disparaisse de notre vie, entendez-vous, à tout jamais… que jamais il ne cherche à revoir ma fille, même un jour, que pas une fois je ne le retrouve sur mon chemin… veillez-y, Madame, veillez-y, si vous tenez encore, si peu que ce soit, à la peau de ce misérable individu, et si vous surmontez le dégoût qu’il nous inspire à tous.

MADAME ARMAURY.

Oh ! cela, je m’y engage de tout mon pouvoir. Je vous certifie, quoi qu’il advienne maintenant de mon existence personnelle, que jamais votre fille ou vous-même ne vous trouverez en présence de Monsieur Armaury. J’en fais mon affaire. Il ne manquerait plus que cela !… Malheureusement, pour le mal accompli, il n’y a pas de réparation possible… (Ses yeux ont l’air de fouiller désespérément tout un passé.) Comment a-t-il osé une pareille chose ?

LE DUC.

Vous dites juste. Madame : de réparation, il n’y en a pas.

LA DUCHESSE.

Non… Notre chère petite Dianette ! Si vous saviez, si vous connaissiez les détails ! C’est un crève-cœur qui s’étendra sur toute notre vie.

MADAME ARMAURY.

Oh ! comme je vous plains ! Je ne puis vous cer-