Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/60

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porterez la plus lourde !… Vous en aurez une, en tous les cas, réparatrice dans une certaine mesure, celle de faire comprendre à votre mari qu’il doit disparaître de notre vie, et…

(À ce moment la porte s’ouvre.)
DIANE, (s’arrêtant net sur le pas de la porte.)

Pardon !

LE DUC, (furieux et courant à elle.)

Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ?…

DIANE.

Rien. Je venais apporter ce que vous m’avez demandé.

LE DUC.

Sors !

(Elle s’approche et glisse sur la table, en la dissimulant et en la retournant, l’aquarelle cartonnée. Il y a un silence tragique. Mme Armaury et Diane se sont regardées, et puis, sans rien dire toujours, Diane, baissant les yeux, ressort, masquée par son père anxieux.)
MADAME ARMAURY, (qui s’est levée et s’est appuyée à la cheminée.)

Ah ! quel regard nous venons d’échanger, cette enfant et moi !… La voilà donc, celle qui m’a pris mon bonheur !…

LE DUC.

Non, Madame, celle-là, c’est la victime. Il l’a flétrie !

MADAME ARMAURY.

Il l’a aimée !…

LE DUC.

Je ne pense pas que ce soit là une excuse !