Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/92

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ARMAURY.

Bon ! Je vais sonner le concierge.

(Il va à la sonnerie du bureau.)
FANNY, (s’interposant.)

Tu es fou ! Pour six marches à descendre tu ne vas pas déranger le concierge… C’est cent sous qu’il y a à donner… Et puis, je veux que tu prennes dans la voiture un gant gris que j’ai laissé tomber… Je ne vais pas te déranger longtemps d’ailleurs… Je vais au Bon Marché. (Elle ouvre la fenêtre et parle dans la cour.) Chauffeur, on descend vous régler. (Se retournant vers Marcel qui hésite à descendre.) Va donc ! Je vais expliquer au chauffeur pendant ce temps… pour le gant. (Elle parle à la fenêtre.) Voulez-vous chercher dans la voiture, un gant gr…

(Marcel s’est décidé à sortir précipitamment. Elle se retourne dès qu’il est sorti, quitte la fenêtre, va à la porte de droite, l’ouvre comme si elle cherchait quelqu’un, puis la referme, ne voyant personne. Elle court ensuite au corridor et s’y engouffre. Par la porte demeurée ouverte on entend un bruit confus de porte refermée, une vague exclamation, un bruit de serrure. Fanny rentre en scène juste au moment où son mari arrive.)
ARMAURY, (soupçonneux.)

Où allais-tu par là ?

FANNY.

Nulle part… Je n’ai pas bougé d’ici, chéri… Pourquoi ?…

ARMAURY.

Rien… Tu viens me voir spécialement ?

FANNY.

Oui. Je viens te voir…