Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 7, 1922.djvu/211

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PHILIPPE.

Vous verrez, Monsieur Osterwood… Elle écrit des choses que je lui conseille de réunir en un volume… Si elle était la femme d’un sous-préfet, on lui tresserait des couronnes à Paris… mais ce n’est qu’une aristocrate en voyage.

LA DUCHESSE D’OSQUE.

Il va faire nuit très vite ; d’ailleurs, le vent se lève, il nous faudra redescendre bientôt…

PHILIPPE.

Le dîner est à huit heures… nos cuisiniers sont habitués à attendre et prennent leurs précautions.

LA PRINCESSE ÉLÉONORE, (montrant Thyra qui est parvenue au rocher.)

Comme elle fait bien, là-haut avec le vent qui moule son corps !

PHILIPPE.

Et elle dit la poésie avec expression.

LA COMTESSE, (à Madame de Marliew.)

Chère amie !… Vous gardez le silence.

MADAME DE MARLIEW.

Je la regarde, ma petite !…

THYRA, (du haut du rocher.)

Ready !

PHILIPPE.

Play !

(On s’est assis. Les uns, sur l’herbe, d’autres sur des pierres. Thyra commence, là-haut, à voix d’abord timide, et une main tendue.)
THYRA.

Orion, Gémeaux, Cassiopée, Altaïr. Nuits lactées, je viens à vous !… Je vais me perdre au