Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 7, 1922.djvu/214

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LA PRINCESSE ÉLÉONORE.

Regardez, elle a disparu !…

OSTERWOOD.

C’est vrai. Elle laisse le rocher vide comme si elle s’était envolée… Cela a quelque chose vraiment d’une ascension sur la montagne…

LA PRINCESSE ÉLÉONORE.

C’est étrange ! très étrange… Elle nous a émus.

MADAME DE MARLIEW, (allant à la rencontre de sa fille.)

Thyra ! Thyra ! mon enfant !…

OSTERWOOD, (bas à Lignières.)

Le cri de cette jeune femme, vous voyez, nous a tous engourdis. Il me fait penser au vers de Musset :

Et pousse dans la nuit un si funèbre adieu

Et puis, elle a dit cela d’une voix rauque, étouffée… malhabile…

(Thyra arrive, hors d’haleine, les yeux et le teint animés du grand effort.)
MADAME DE MARLIEW.

Viens, mon enfant, viens te reposer… tu es haletante…

(On s’empresse autour d’elle. On la félicite banalement.)
OSTERWOOD.

Vous avez évoqué, Mademoiselle, toute la splendeur de la Mort !

LA DUCHESSE D’OSQUE.

C’est une poésie dans le goût du jour… Toutes les femmes de lettres écrivent maintenant comme cela… Ce sont des enivrées.