Oui, mon enfant.
Ah ! tu savais, tu le savais !
J’ai toujours su !…
Et tu n’osais pas me le dire, et tu me le cachais ?
Et toi aussi, ma chérie, tu te cachais de moi… Philippe nous avait bien gardé le secret !
Et nous vivions dans ce mensonge !… Quelles folles nous étions de nous imaginer que l’autre ne savait pas !… Comme si c’était possible !… Mamita !…
Mais ce n’est rien ! Je viens de t’entendre… Tu t’exagères aussi !… Ce n’est rien ! Tu dois guérir… Je le sais… on me l’a dit dernièrement encore… Oh ! vois-tu, c’est un bienfait que cet affreux silence qui était entre nous n’existe plus !
Ah ! que c’est bon de te retrouver tout à coup… (Puis elle gémit.) Mère, mère, pourquoi m’avoir donné la vie, si tu devais me donner la mort !
Oh ! quel trop juste reproche !… Je n’en sais rien, moi… Que veux-tu ? c’est la fatalité !… Ton père était bien portant… Ah ! si je t’avais soignée aussi, au lieu de te laisser vivre à ta guise…