exactitudes pour de l’anormal, des développements ou de la synthèse pour de la préciosité ou de la brutalité ; ainsi de suite !… Hé quoi ! diras-tu, jeune homme, n’est-ce pas la loi ancestrale, depuis deux ou trois siècles au moins, mais pas plus, que la critique s’est inféodée dans les arts… ? Votre cas ne fut pas unique !… Et tu as raison, jeune homme. Les plus hardis comme les plus minimes novateurs n’ont-ils pas été accueillis par les mêmes épithètes ?… Et puis le temps passe… tout disparaît… et l’on s’étonne des résistances oubliées ; on arrive même à les nier… Dans mon cas, l’intéressant réside en ce fait que la résistance ne vint pas du public (c’est généralement le contraire qui se produit), mais d’une élite soi-disant chargée de diriger ce public ! Le public, lui, transgressa les ordres donnés. Il comprit peu à peu la sincérité indubitable de mes pièces, et s’y livra parfois totalement. Ce ne fut qu’aux reprises de ces pièces que les détracteurs désarmèrent, ce qui prouverait peut-être, en partie au moins, la bonne foi de leurs objections ou de leur colère, si l’on ne savait du reste qu’il est plus aisé de rendre justice à des ouvrages passés qu’à des ouvrages récents, et que très souvent on n’encense le passé que pour mieux écraser le présent. Je constate, quoi qu’il en soit, qu’à ces reprises, la presse fit entendre un autre son de cloche : « Est-ce nous qui avons changé à ce point ?… Le public n’était pas mûr, il y a quelques années, pour écouter cette œuvre qui, aujourd’hui, apparaît claire, directe, etc… ; elle a gagné en vieillissant comme le bon vin, etc. » Image absurde d’ailleurs et inopportune !
La plupart de mes pièces ont été ainsi reprises dans ces trois dernières années et ont rencontré