Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/135

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MAURICE.

Eh bien, tu es montée derrière lui, je pense ?

LIANE.

Naturellement… cinq minutes après. J’ai sonné… « Monsieur n’y est pas. »

MAURICE.

Tu as bien le droit d’entrer chez lui, pourtant !

LIANE.

Alors jai donné des ordres vagues au cocher… Je suis passée devant la Seine… J’ai regardé l’Arc de Triomphe avec envie…

MAURICE, (se levant, stupéfait.)

Maman !… Mais je ne te reconnais pas là ! Toi, si forte !

LIANE.

Oui… c’est moi… ça… c’est moi ! (Observant un mouvement de Maurice vers la fenêtre.) Je te gêne, n’est-ce pas ?

MAURICE.

Mais non… tu n’y penses pas !…

LIANE, (debout.)

Je te gêne… Mais je n’en ai pas pour longtemps à te gêner, sois tranquille…

MAURICE.

Allons donc !… Assieds-toi là… au contraire… sur le canapé.

LIANE.

Seulement je n’ai pas d’amis !… Aucune espèce d’amis !… C’est lui qui les a tous pris, les amis… Il