Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/192

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ministériel au concierge, dans la cour… je suis monté… Personne… J’entre… et je m’en excuse.

RANTZ.

Que venez-vous faire ? Un esclandre ? Du bruit, comme votre mère ? Je vous en avertis, vous comme elle, je suis décidé à ne pas le subir.

MAURICE.

Non, Monsieur, non, c’est très simple. Ma mère vous a remis dans un sac à main, un sac bleu, je crois… tous les souvenirs qui vous sont personnels et qu’elle tenait à vous rendre, et en plus, m’a-t-elle dit, des récépissés de titres… Vous avez dû regarder ?

RANTZ.

Non, Monsieur, je n’ai pas regardé.

MAURICE, (d’un ton détaché et très courtois.)

Or, elle a complètement oublié, en vous laissant ce sac, qu’il y avait dedans deux ou trois lettres à moi… Oh ! des papiers sans importance… mais que je ne me soucie pas de vous laisser. Elle aurait dû les retirer. Elle l’a oublié. Je vous demande la permission de reprendre ce qui m’appartient. Soyez sûr que je ne prendrai pas autre chose.

RANTZ.

Reprenez, Monsieur, reprenez tout ce que vous voudrez.

(Il pousse le sac au coin de la table.)
MAURICE.

Ce ne sera pas long.(Pendant que Maurice ouvre le sac, Rantz affecte de s’éloigner. Il s’approche d’un petit pupitre et, debout, annote et pagine. Maurice lui, inspecte le sac, sort des papiers, en choisit plusieurs sans se