Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/237

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LIANE.

Si… Bien que nous ayons commis, l’un et l’autre, certaines maladresses qui auraient pu compliquer les événements, au lieu de les arranger ! Mais regarde, justement, ces maladresses (Mouvement de Maurice.) ou du moins, je m’exprime mal, cette tentative un peu… hardie, n’a rien gâté !… Et, tiens, il vient, figure-toi, de s’exprimer tout à l’heure sur ton compte d’une façon qui n’aurait pas fait changer tes sentiments à son égard, bien entendu, mais enfin, qui aurait atténué tes raisons de rancune et de défiance.

MAURICE.

Ah !… Je suis très heureux, je suis très heureux qu’il en soit ainsi… (Brusquement.) De toutes façons, l’essentiel n’est-il pas que tu aies réalisé ton rêve, et je crois que cette fois le voilà bien réalisé, n’est-ce pas ?

LIANE.

Oui, je le crois fermement… Il s’est fait une idée équitable de la situation. Cette crise a déterminé en lui des notions de justice… oui… Il désire un apaisement général… Et même je suis chargée de te demander quelque chose à ce sujet. Je vais te le demander sans préliminaire aucun. Tu jugeras toi-même. Je ne suis chargée, bien entendu, que de te soumettre l’idée, le principe. Je t’assure que je n’ai vu dans sa proposition qu’un effort sincère pour tout arranger…

MAURICE, (fronçant les sourcils.)

Quoi ? J’attends…

LIANE.

Tu es entièrement libre d’accepter ou de ne pas accepter. Tu penses, mon cher petit, que ce