Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/238

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que tu décideras sera toujours excellent à mes yeux… et je respecterai ta volonté…

MAURICE.

Ne tergiverse pas !… Qu’est-ce que c’est ?… Il s’agit de moi ?

LIANE, (posant ses accessoires de toilette et le regardant.)

Que penserais-tu si tu te trouvais du jour au lendemain à la tête d’une situation de vingt-huit mille francs de rente ?

MAURICE.

De vingt-huit mille francs de rente ! Qu’est-ce que tu dis, maman ?… Tu te moques de moi… Voyons, voyons ! Tu veux me faire une fausse joie…

LIANE.

Je ne dis que la vérité… vingt-huit mille francs de rente assurée… Une situation inespérée !

MAURICE.

Incroyable !

LIANE.

Il t’offre de te mettre à la tête de la surveillance de ses mines d’anthracite aux environs de Chicago… Te souviens-tu ? Je t’en ai parlé, je crois…

MAURICE.

Ah ! bien… Très bien !… Oui… oui…

LIANE.

Réponds sincèrement… Maurice, réponds !… Dis-moi toute ta pensée comme tu l’éprouves. Je me fonderai sur elle. Quel premier effet ça te fait-il ?… De but en blanc ?

(Un long silence. La figure de Maurice s’est détournée. Il balance sa canne un grand moment… puis il regarde Liane avec un hochement de tête et un sourire.)