Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/26

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MAURICE.

À la foire, histoire de distraire la gosse qui est un peu souffrante.

LIANE, (elle sort d’un petit sac, sur la table, deux billets.)

Tiens, voilà deux cents francs pour vous amuser.

MAURICE.

Oh ! merci, maman. Tu es mille fois trop bonne. Mais je ne venais pas pour te taper, tu sais ?… Non, non, je te jure… Tu peux me croire… J’ai encore un peu d’argent de mon mois. Je te remercie tout de même.

LIANE.

Ça ne comptera pas sur le mois. (Il lui saute au cou. Liane, reculant un peu la tête.) Et ça ne vaut pas cette effusion. Mademoiselle Aline, voulez-vous que nous montions toutes les deux dans ma chambre ? J’ai deux robes neuves de chez Callot. Je ne les ai jamais mises, et je ne les mettrai probablement jamais. Elles vous iront à merveille, bien mieux qu’à moi. Ce sont des robes droites, les retouches seront faciles. Tenez, montez. (Se retournant vers son fils.) Maurice si on sonnait pendant ce temps, n’est-ce pas ?

MAURICE.

Oui, n’aie pas peur !… Aline, tu me rejoindrais au fond, hein !… je t’attendrais.

(Elles sortent. Raymond, qui continuait dans la galerie de mettre des ampoules, se rapproche et entre tout à fait dans le salon.)