Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/25

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MAURICE.

Il me semble que tu deviens de plus en plus intime avec ce sale journaliste. Il te cite tout le temps dans ses articles.

LIANE.

Je le reçois. Il est l’ami intime de Myrtille Deneige. Mais pourquoi ces indiscrétions ? Qu’est-ce que ça peut te faire, tout cela ?

MAURICE.

Rien. Simple curiosité. Tu sais qu’elle a failli être lâchée par le petit prince.

LIANE.

Myrtille ?… Comment le sais-tu ?

MAURICE.

Dame ! aux courses. Au bar !… on parle…

LIANE, (à Aline.)

Mon Dieu ! qu’il est au courant ! Comme tu sors !

MAURICE.

Oh ! maman, très peu. Nous vivons au contraire retirés. Mais, n’est-ce pas, tout de même, les bruits du dehors… Et puis, ce sont des choses de notoriété publique… Sans quoi, justement, nous avons plutôt le goût de l’intérieur. Ah ! s’il n’y avait pas sa mère ! Il faut que je la raccompagne tous les soirs chez elle.

LIANE, (avec un soupir.)

Aimez-vous ! aimez-vous pendant que vous êtes jeunes. Il n’y a que ça de vrai ! et le reste n’a aucun intérêt dans la vie. Vous allez à Montmartre ?