Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/296

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ALLARD.

Pourquoi pas ?… Moi aussi, j’ai suivi l’impulsion.

HONORINE.

Ta bouche, mon bébé. Ne te donne pas de mal ! Tu manques d’éloquence. Bois !

ALLARD.

Quand je vous disais que c’est moi qui encaisserais !

HONORINE, (à Madame de Chevrigny.)

Tiens, chérie, votre chapeau vient de chez Myriam. Je le reconnais. Je l’ai lâchée depuis un an, Myriam. Elle ne faisait plus que des horreurs !

DARNIS, (qui marche de long en large, impatienté.)

Je regrette que vous le preniez sur ce ton.

HONORINE, (continuant.)

C’est Henriette qui m’a emmenée naturellement chez sa modiste. Je n’ai pas le droit de commander un chapeau qui ne lui plaise pas !

DARNIS, (avec éclat, s’arrêtant net au milieu de la pièce.)

Eh bien, non, Honorine, je ne m’en irai pas sans vous avoir dit la douleur de votre fille… sans…

HONORINE, (l’interrompant.)

Oh ! mon vieux, d’abord vous avez bavé sur votre revers et vous allez renverser votre tasse. On ne parle pas avec de l’œuf comme ça sur son giron… Vous mangez comme un petit cochon ! Il faut que je vous essuie, là !…

(Elle se met en demeure de l’essuyer avec une serviette à thé.)