Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/316

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HONORINE.

Ratée, ta petite combinaison !… ratée, en plein !… Ah ! je te félicite de la trouvaille !… Un conseil de famille avec Arnould comme président… c’est trouvé !… Mais tu ne penses pas que je vais prendre cette histoire-là au sérieux ?… J’ai failli me fâcher avec eux… avec toi je t’avertis que pareille aventure ne m’arrivera pas !… À part quoi… faisons un brin de causette tout de même… c’est nécessaire… Tiens, passe-moi une autre cigarette… Alors, comme ça, tu veux marier ta mémère ?…

(Honorine s’assied, les jambes croisées.)
HENRIETTE, (lui tendant la boîte de cigarettes.)

Mais oui, tout simplement !

HONORINE.

L’ennui, c’est que vous n’êtes pas très riches en partis.

HENRIETTE, (souriant, douce et calme.)

Tu sais, quand ils ne se présentent pas tout seuls… on prend ce qu’on trouve… Faute de merle blanc…

HONORINE.

On prend des grives !… Alors, tu crois tout bonnement que…

HENRIETTE, (tout de suite.)

Mais oui, je le crois… Évidemment, une femme libre comme toi, cela peut te surprendre. Mais, il faut devenir raisonnable, ma petite Nono !… Tiens, ton briquet.

HONORINE.

Il ne marche pas.