Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/36

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faire. Ça part d’un sentiment très gentil… mais quelquefois il manque de tact !…

ALINE, (souriant d’un petit air complice.)

Oui, oui, Madame, je comprends ce que vous voulez dire… J’y veillerai, sans en avoir l’air.

LIANE.

C’est surtout… à cause de Monsieur Rantz… Et puis… mon Dieu…

ALINE.

Enfin, Madame, soyez sûre que je ferai de mon mieux pour comprendre la situation.

LIANE, (lui donnant une chiquenaude amicale sur la joue.)

Restez pour lui une bonne petite femme rangée et je vous assure que je vous en aurai de la reconnaissance.

(On entend sonner. Maurice, qui était demeuré au fond gauche, comme subitement mû par un ressort.)
MAURICE.

Maman, on a sonné.

LIANE, (vivement.)

On a sonné ?… Alors, vite, mes enfants, filez, filez…

MAURICE, (se précipitant, culbutant tout.)

Viens, Aline.

ALINE, (se bousculant aussi.)

Mais, ça y est ! Quoi… ça y est…

LIANE, (frappant des mains et d’une voix autoritaire.)

Dépêchez-vous, allons, ne lambinez pas… (À son fils.) À droite, hein ?

(Elle montre du geste le couloir.)