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Page:Batencour - Instruction methodique pour l'Ecole paroissiale, 1685.djvu/264

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fort préjudiciable au public, & détourne tous ceux qui n’ont pas étudié, de s’appliquer à l’ortographe, dans la crainte qu’ils ont de n’y pas réüssir. L’on seroit ennuieux, si l’on vouloit examiner les raisons dont on se sert, pour prouver cette fausse opinion, qui n’est reçûë que par ceux qui n’ont pas d’experience dans la science dont on entreprend de parler. Il suffira pour détruire ce principe mal-établi, de donner des regles si familieres, qu’elles puissent être comprises & retenuës par ceux, qui n’ont connoissance que de la Langue Françoise, & même par des enfans. L’experience fait voir, que l’on peut apprendre suffisamment l’Ortographe, en se servant de quelques moiens familiers, particulierement à l’égard des enfans. Voici ceux que l’on met en usage le plus souvent.

1. On leur enseigne les regles generales, comme elles sont ici marquées, plûtôt par plusieurs exemples, que par un grand nombre de preceptes.

2. On les accoûtume, comme insensiblement, à remarquer dans leurs livres François, de quelle maniere chaque mot de leur leçon, ou de leur Catechisme est écrit. Ils profitent beaucoup en cela, parce que la memoire domine dans leur âge : ce que l’on reconnoît facilement, en les interrogeant quelquefois, quand ils lisent ; ou en les faisant disputer l’un contre l’autre, durant quelque temps prescrit, pour remarquer celui qui aura mieux retenu l’Ortographe des mots plus difficiles des leçons.

3. On leur fait copier, ou on leur dicte quelque discours de temps en temps : On leur corrige ce qu’ils ont écrit ; ou ils se corrigent l’un l’autre reciproquement. Mais comme ces deux derniers moiens se pratiquent selon la commodité