Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/112

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poëte s’est arrêté en chemin : qu’il n’a pas eu les aîles assez fortes pour arriver au but. Il faudroit avoir mesuré l’espace au moins des yeux. cet ouvrage a des défauts : c’est un jugement qui est à la portée de la plupart. Mais, cet ouvrage n’a pas toutes les beautés dont il est susceptible : c’en est un autre, qui n’est réservé qu’aux esprits du premier ordre. On sent, après ce qu’on vient de dire, la raison de l’un & de l’autre. Pour porter le premier jugement, il suffit de comparer ce qui a été fait, avec les idées ordinaires qui sont toujours avec nous, quand nous voulons juger des arts, & qui nous offrent des plans, au moins ébauchés, où nous pouvons reconnoître les principales fautes de l’exécution. Au lieu que pour le second, il faut avoir compris toute l’étendue possible de l’art, dans le sujet choisi par l’auteur. Ce qui est à peine accordé aux plus grands génies.