Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/113

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Il y a une autre espèce de comparaison, qui n’est point de l’art avec la belle nature. C’est celle des différentes impressions que produisent en nous les différens ouvrages du même art, dans la même espèce. C’est une comparaison qui se fait par le goût seul : au lieu que l’autre se fait par l’esprit. & comme la décision du goût, aussi-bien que celle de l’esprit, dépend de l’imitation, & de la qualité des objets qu’on imite ; on a dans cette décision du goût, celle de l’esprit même. Je lis les satyres de Despréaux. La premiere me fait plaisir. Ce sentiment prouve qu’elle est bonne : mais il ne prouve point qu’elle soit excellente. Je continue : mon plaisir s’augmente à mesure que j’avance. Le génie de l’auteur s’éleve de plus en plus, jusqu’à la neuviéme : mon goût s’éleve avec lui. L’auteur n’a pu s’élever