Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/130

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le monde, connoisse d’abord sa demeure, et ce qu’on y a préparé pour lui. Il faudroit suivre ce rayon de lumiere, satisfaire cette curiosité, la piquer de plus en plus par le succès. Mais on l’arrête, on l’étouffe en naissant, pour lui substituer une triste contrainte qui jette l’esprit dans des travaux que le dégoût rend infructueux, & qui éteignent quelquefois pour toujours, cette curiosité que la nature avoit destinée à être l’éguillon de l’esprit & le germe des sciences. On met à l’entrée des études précisément ce qui peut en détourner les enfans, ou les en dégoûter : des régles abstraites, des maximes séches, des principes généraux, de la métaphysique. Sont-ce là les jouets de l’enfance ? Les arts ont deux parties : la spéculation & la pratique, l’une peut aller avant l’autre, pourvu qu’on ne les sépare point pour