Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/131

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toujours. Que ne leur donne-t’on d’abord celle qui est le plus à leur portée, qui est la plus conforme à leur caractère & à leur âge : celle qui a le plus d’objets sensibles, qui donne le plus de jeu & de mouvement à l’esprit, en un mot celle qui promet le moins de peine & le plus de succès ? Car c’est le succès qui nourrit le goût : & le succès & le goût annoncent le talent. Ces trois choses ne se séparent jamais. De sorte que si après avoir essayé d’une route pendant quelque-tems, l’esprit ne s’y plaît pas ; c’est une marque qu’elle n’est point faite pour le mener à la gloire. Envain employeroit-on la contrainte ; elle ne feroit que diminuer encore le goût, et enlaidir les objets. La seule ressource, si on ne veut point y renoncer absolument, c’est de les présenter sous une autre face. & s’ils ne plaisent