Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/29

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atque ita mentitur, sic veris falsa remiscet, primo né medium, medio ne discrepet imum. c’est ce qui se pratique ordinairement dans les Épopées, dans les Tragédies, dans les Tableaux Historiques. Comme le fait n’est plus entre les mains de l’Histoire, mais livré au pouvoir de l’Artiste, à qui il est permis de tout oser pour arriver à son but ; on le pétrit de nouveau, si j’ose parler ainsi, pour lui faire prendre une nouvelle forme : on ajoute, on retranche, on transpose. Si c’est un Poëme, on serre les nœuds, on prépare les dénouemens, etc… car on suppose que le germe de tout cela est dans l’Histoire, et qu’il ne s’agit que de le faire éclore : s’il n’y est point, l’Art alors jouït de tous ses droits dans toute leur étendue, il crée tout ce dont il a besoin. C’est un privilege qu’on lui accorde, parce qu’il est obligé de plaire.