Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/74

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établies, des principes exposés, des exemples tracés. L’antique fut pour nous, ce que la nature avoit été pour les anciens. On vit les artistes italiens & françois, qui n’avoient point laissé que de travailler, quoique dans les ténébres, on les vit réformer leurs ouvrages sur ces grands modéles. Ils retranchent le superflu, ils remplissent les vuides, ils transposent, ils dessinent, ils posent les couleurs, ils peignent avec intelligence. Le goût se rétablit peu à peu : on découvre chaque jour de nouveaux dégrés de perfection (car il étoit aisé d’être nouveau sans cesser d’être naturel). Bientôt l’admiration publique multiplia les talens : l’émulation les anima : les beaux ouvrages s’annoncerent de toutes parts en France & en italie. Enfin le goût est arrivé au point où ces nations pouvoient le porter. Sera-ce une fatalité de descendre, & de se