inquiet au village… Il y a si longtemps qu’il n’a écrit ici… Et que vous dit-il dans ses lettres ?
Il me parle de son amour…
Ah ! il est amoureux ?
Comme un Portugais.
Et… vous savez de qui ?
Non… il ne me nomme pas sa fiancée (car il est fiancé) ; mais, en revanche, il m’en fait le portrait dans toutes ses lettres… Il l’adore, dit-il, à en perdre la tête.
Bon Pepito ! je le lui rends bien.
Mais laissons là Pepito, et parlons de vous, Manuelita. Vous avez toujours votre petite hôtellerie ?
Toujours !
Alors, c’est à l’hôtelière que je m’adresse. Je vous dirai, señora, que je meurs d’inanition.
Monsieur le voyageur, on peut vous servir à déjeuner…
Bien. Mais, madame l’hôtelière, c’est que je déteste manger seul ; et, pour que l’hospitalité soit complète, il faut absolument que vous partagiez mon repas.
Très volontiers.[1]
Quelle charmante fille !… Presque pas de pieds, des yeux superbes ! C’est le paradis que cette auberge !… Mon père qui croit me punir en m’envoyant ici !
Tenez, voilà encore une vieille connaissance.
- ↑ Miguel, Manuelita.