Page:Battu, Moinaux - Pépito.pdf/6

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–––––––Tra deri deri dera !
––––––––––Le fandango,
––––––––––Le zapateado,
–––––––J’excelle à tout cela,
–––––––––À la manola,
–––––––––À la cachucha !
–––––––––Traderi dera !
––––––Et voilà pourquoi l’on m’appelle
––––––Le grand factotum du canton !

(Il danse sur la ritournelle.)


Scène III.

VERTIGO, MANUELITA, sortant de chez elle.
MANUELITA.

Bravo, señor Vertigo !…

VERTIGO.

C’est elle !… Voyons, Manuelita, vous me serez donc toujours cruelle ?

MANUELITA.

Hélas ! señor Vertigo, je vous serai cruelle tant qu’il vous manquera une certaine chose, indispensable pour m’épouser…

VERTIGO.

Laquelle ?… Parlez, Manuelita ; faut-il que j’ajoute une nouvelle corde à mon arc ?… Mais je sais encore faire confire les piments, sucrer les jaunes d’œufs, remonter les pendules, faire les portraits à la silhouette, dire la bonne aventure, exécuter des tours de cartes…

MANUELITA.

C’est vrai… ce n’est aucune de ces choses-là qui vous manque.

VERTIGO.

Quoi donc alors ?

MANUELITA.

Ce qui vous manque, Vertigo, c’est mon cœur.

VERTIGO.

Eh bien ! donnez-le moi…, je ne demande que ça…

MANUELITA, riant.

Ce serait très volontiers, si ça dépendait de moi… Mais, vous savez bien, Vertigo, qu’on ne dispose pas de ces choses-